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Biographie
Slimane Mostafa Zbiss est né le 1 mai 1913 au sein d’une famille d’origine andalouse de Testour (76 km de Tunis). D’ailleurs le nom Zbiss vient de “llopis”originaire de la province de Zaragoza en Espagne. Sa famille est descendante des Morisques musulmans qui ont été chassés d’Espagne après la Reconquista de la Péninsule ibérique et qui ont trouvé refuge en Afrique du Nord, et surtout en Tunisie. Famille fortement attachée à sa culture andalouse, le père était même un Cheick du “Malouf” (musique typiquement andalouse), ce qui annonçait les orientations futures du chercheur. Elle a dû pourtant quitter Testour en 1914 pour s’installer à Béjà (le gouvernorat), où S.M.Zbiss a fait ses études primaires et une partie de ses études secondaires. Il est ensuite parti pour Tunis, en 1928, dans le but de poursuivre sa scolarité au collège Sadiki. Obtenant son certificat d’études, il s'est dirigé vers l’Institut des Etudes Supérieures de Tunis pour étudier les langues et les civilisations arabes et musulmanes jusqu’à 1943. Il a fait d’abord une carrière d’enseignant de 1935 à 1947. Entre-temps il a réussi à entrer à la Bibliothèque Nationale à Rue El Attarine à Tunis où il s’est occupé de la section arabe de la bibliothèque. Ce poste a changé complètement sa destinée en lui permettant d’approfondir ses connaissances en matière de civilisation et d’histoire arabo-musulmane et de travailler avec des orientalistes chevronnés comme George Marçais, Louis Poinssot et E. Lévi-Provençal, dont il a retenu la méthode. En 1947, on lui a confié la charge de la section des monuments islamiques à la Direction des Antiquités et des Arts. La même année, il a présenté sa candidature pour le poste d’Inspecteur des monuments islamiques et ne sera accepter qu’en 1949, en étant le seul candidat tunisien. Il a été aussi le seul tunisien à enseigner l’archéologie à l’Institut Supérieur de Tunis. Il se lança dans un effort acharné et minutieux de recherche et de fouilles dans tout le territoire tunisien sur le patrimoine arabo-musulman du pays. Malgré les conditions de travail difficiles dans un contexte de colonisation, l’homme se donna à une quête inlassable des éléments de l’histoire de la Tunisie et du Maghreb. Avec l’avènement de l’Indépendance et la constitution de l’Institut National d’Archéologie et d’Art dont il assura la direction en 1961, S.M.Zbiss sillonna le pays effectuant des travaux de restauration dans les villes de Tunis, Monastir, Sousse, Kairouan, Mehdia. Il fut même le premier à avoir effectué des fouilles dans les sites princiers de Raqqada et Sabra Mansouriya. Il a restauré la plupart des monuments importants en Tunisie comme les mosquées de Zitouna, Sahib Ettabaâ, Hammouda Bacha, Okba à Kairouan et la Grande mosquée de Sousse ; les Ribats de Mehdia, de Sousse, de Monastir etc... Il a même été nommé premier restaurateur des monuments historiques de La Médina en 1965. Son apport est considérable puisqu’il a contribué fortement à la découverte de plus de 2000 épigraphies et inscriptions qui ont fait aussi le sujet de nombreuses de ses publications telles que “Inscriptions de Gorjani” (1962), “Inscriptions de Monastir” (1960) et “Nouvelles inscriptions de Kairouan” (1977). Un grand nombre de ces inscriptions se trouvent aujourd’hui dans des musées nationaux comme le Bardo, le musée de Sidi Bou Khrisane, Monastir et Kairouan. S.M.Zbiss s’est caractérisé, outre ses travaux de restauration et de fouilles, par une production abondante (une vingtaine d’ouvrages, une soixantaine d’articles et une soixantaine de causeries radiophoniques) dans plusieurs langues: arabe, français, espagnol et italien. Par ailleurs, il a laissé à l’Institut National d’Archéologie et d’Art une énorme et précieuse collection photographique de monuments tunisiens, dont quelques-uns ont aujourd’hui disparu. L’homme a occupé plusieurs postes importants durant sa vie, assumant des responsabilités dans divers organismes nationaux et internationaux. Sur la plan national S.M.Z. a été Secrétaire général de l’Association de la Sauvegarde de la Médina de Tunis (1967-1972), Président de l’Union des Ecrivains Tunisiens (1971-1973), Secrétaire général de l’Institut de la Musique Arabe “La Rachidia” (1960), Secrétaire général de l’Association Guillaume Budé, section Tunisie (1949) et Président de l’Association Tunisienne d’Histoire (1968-1972). Sur le plan international il a été membre correspondant de l’Académie Royale de l'Histoire d’Espagne (1968), membre du Bureau constitutionnel de l’ICOMOS (Venise 1964) puis Président du Comité National de l’ICOMOS (1965-1981), membre correspondant de l’Institut d’Archéologie de Berlin (1965), membre du Bureau de l’Institut Castellologique de Rapperswill (1952), membre de l’Institut archéologique de Rome (1965), membre de la Société Asiatique de Paris, membre du Bureau du Congrès International des Arts Turcs (1965) et membre du Bureau de l’Association des Techniciens des Monuments Historiques (Varsovie 1966). Fidèle à ses origines andalouses et désireux de faire connaître l’apport des andalous dans la culture, l’histoire et la civilisation de la Tunisie, il a fondé en 1972 le Centre des Etudes Hispano-Andalouses, dont il a été le directeur jusqu’à 1983, date de sa retraite. Avec MM Abdelhakim Gafsi, Moheddine Boughanmi et Mikel De Epalza il a publié deux ouvrages importants sur les Andalous en Tunisie “La Bibliographie hispano-tunisienne” (1956-1973) et “Le Second recueil des Moriscos Andalous”. Son apport considérable à la connaissance et à la préservation du patrimoine tunisien et ses précieuses contributions dans le domaine de la recherche et de la restauration lui ont valu plusieurs prix comme le Grand Prix national en archéologie et patrimoine (1987), l’Ordre du mérite culturel (1992), l’Ordre de la Légion d’Honneur de la République Française (1984), l’Ordre de Mérite d’Espagne (1960). Page: 1 2 NEXT |
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